Intervention en comportement

 Vous êtes-vous déjà demandé un jour pourquoi votre cheval décidait tout à coup de ne plus vouloir avancer en laisse, en selle ou attelé, ni d'embraquer dans la remorque, d'être difficile d'approche, de faire de l'anxiété de séparation voir même d'être agressif avec ses congénères, de développé une stéréotypie pour ne nommer que ceux-là ?  

En fait tous ces comportements sont tout à fait normaux lorsque le cheval a atteint sa limite psychologique. Je m'explique...

Le cheval est un animal qui fait partie de la famille des proies.  Au même titre qu’un chevreuil, son premier moyen de défense est la fuite. Dans la nature, le cheval sauvage sera protégé des traumas physiques et psychologiques puisque lorsqu'il échappe à une menace, il est en mesure de compléter son comportement de fuite ou d'attaque. De l'autre côté de la médaille, dans la vie domestique, le cheval sera appelé à vivre tout plein d'expériences, de situations stressantes mais durant lesquelles, il aura souvent l'interdiction, l'incapacité ou voir même être puni de vouloir rendre sa réponse de fuite ou d'attaque à terme (complétion) . 

Alors lorsque le cheval vit beaucoup d’événements stressants au fil des jours, des mois, des ans parce qu’il n’avait pas la chance, l’espace, la liberté de fuir ces stress au moment opportun, il essayera comme il peut, quand il peut et en petite quantité de ventiler ce stress puisque la complétion n'est pas envisageable.   Tout ça deviendra la base du comportement indésirable. Ça aura même un impact sur sa manière de communiquer avec les autres congénères. Sans tomber dans l’anthropomorphisme, un cheval qui a des tensions psychologiques sera comme un humain stressé, il ne s'exprimera pas bien et pourrait créer des conflits.   Un cheval incompris aura souvent de la difficulté à faire sa place au sein du troupeau et deviendra, entre autres, difficile à gérer. 

 Mais quels sont ces événements stressants où le cheval peut devenir anxieux, où il sent le besoin de se pousser, de se retirer un peu pour évaluer la situation et être en mesure par la suite de pouvoir les gérer ? Eh bien, pour ne nommer que ceux-là ; trop d'action après le poulinage, le sevrage, le débourrage, un changement de troupeau, un entrainement sévère ou mal adapté, les compétitions, des repas trop fractionnés, de la désensibilisation mal faite, l'isolement (pas de congénère), trop d’heures au box, visite du vétérinaire, du maréchal, gestes incohérents du propriétaire et j'en passe...